Premier semestre 2022 : le marché du M&A a digéré le Covid-19 ;  what’s next ?

Après le fort rebond constaté en 2021, le marché des cessions-acquisitions retrouve en 2022 son rythme de croisière avant Covid-19

L’année 2021 avait été marquée par un fort effet de rattrapage – après une année 2020 de pandémie, de confinement et de crise sanitaire et économique – avec une hausse de +41% du volume des opérations sur le marché des cessions-acquisitions de PME.

Sur le premier semestre 2022, avec un volume d’opérations en baisse de -17% par rapport à 2021 mais en progression de +8% par rapport aux années 2018 et 2019, le marché est clairement orienté sur une tendance haussière à moyen et long terme, retrouvant ainsi ses « fondamentaux » avant ces années marquées par le Covid-19.

Ce retour à la normale est constaté dans l’ensemble des régions de France métropolitaine. C’est notamment le cas dans les deux régions où le marché des cessions-acquisitions est traditionnellement le plus dynamique : la région Île-de-France (+9% par rapport au 1er semestre 2018 et 2019) et la région Auvergne Rhône Alpes (+3%). On retrouve cette tendance également dans les régions bénéficiant depuis 2020 d’une nouvelle dynamique : Occitanie (+42%), Normandie (+44%) et Pays de la Loire (+41%).

En revanche, cette dynamique de retour à la normale ne s’applique pas de manière uniforme à tous les secteurs d’activité, montrant ainsi les tendances probables du marché en 2022 et 2023 :

• Des investisseurs et des entreprises toujours axées sur la digitalisation : dans le secteur Technologie Médias Communication, le nombre d’opérations continue de croître (+36% par rapport à la moyenne S1 2018 et 2019), témoignant du dynamisme structurel du marché des cessions-acquisitions de ce secteur ; cette croissance est également amplifiée par l’arrivée de nouvelles catégories d’investisseurs (les licornes françaises du digital en recherche de build-ups et les « hybrides », mi-fonds d’investissement mi-corporate). La forte activité de ce secteur en matière de cession-acquisition devrait se poursuivre, portée par la nécessité d’intégrer les changements technologiques au sein de ces entreprises TMT et par la digitalisation d’entreprises d’autres secteurs d’activité.

• La résilience des secteurs « durables » : dans les secteurs Services aux Entreprises et BTP, secteurs clés pour le déploiement et la maintenance des infrastructures, l’intégration des paramètres ESG pour une croissance responsable et durable et peu dépendantes des matières premières, le nombre d’opérations progresse respectivement de +2% et +10%. Cette tendance devrait se maintenir au vu des besoins et enjeux.

• Dans cette même tendance de résilience et après deux années marquées par les restrictions sanitaires, le secteur du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration enregistre une hausse de +46% du nombre des opérations de cession-acquisition au 1^er semestre 2022 (35 opérations), revenant à des niveaux proches de ceux constatés avant la crise sanitaire (33 au S1 2019 et 30 au S1 2018).

• Pour les secteurs de l’agro-alimentaire, des biens d’équipements, de l’énergie-chimie, le marché reste globalement « baissier » avec respectivement -10%, -19% et -57% par rapport au S1 en 2018 et 2019 ; le marché des cessions-acquisitions est ainsi « en ligne » avec les tensions que connaissent ces secteurs (approvisionnement, inflation des coûts salariaux, baisse de la consommation) et le maintien des incertitudes géopolitiques et économiques qui devraient continuer à peser sur le volume de transactions.

Au total, pour l’année 2022, le marché des cessions et acquisitions devrait se stabiliser à -15% par rapport à 2021 mais rester sur cette tendance autour de +5% à +10% par rapport aux années – avant Covid-19 – de 2018 et 2019, intégrant des évolutions contrastées selon les secteurs d’activité.